Chroniques

La contraception chez les adolescentes

Tu es une fille, les chœurs du requiem pour ta jeunesse pure te chantent le crépuscule de ton enfance ingénue, les lueurs de l’aube du monde adulte font briller tes yeux au matin d’un nouveau jour plein d’espoir et d’excitation, jour qui durera quelques années, tu as 15 ou 17 ans, adolescente, pas encore majeure, mais c’est ce doigt, le majeur, qui te lasses déjà quand il est l’unique compagnon de tes sensuelles pratiques narcissiques et solitaires. Rien d’anormal, jeune fille, tu as enfin envie d’un coup de bite et cet éveil est légitime à ton age et ton plaisir.

Toi, jeune homme, idem, dans tes mains de 16 ans, tu tiens cette raideur vibrante que tu agites frénétiquement pour tuer les monstres de ton enfance, de nombreuses nuits en cachette, les yeux hagards devant l’écran pernicieux dans ta chambre interdite, tu joues à super Mario Galaxy 2 sur ta Wii. Les mecs seront toujours plus jeunes et plus cons que les filles. Au même âge, elle, dans son con jouit, lui, dans son coin joue à la wii. C’est toujours pareil, de 15 ans à trépas, c’est toujours elle qui devra se préoccuper de son propre plaisir en se préservant toute seule de sa propre fécondité.

Oui, jeune fille en fleur, car si faire rentrer dans ta salle de jeu, une manette vibrante dual shock certifiée Sony, est un hymne à la joie capable de bouleverser tes humeurs vagabondes et parfois, selon la couleur du joystick, de perturber ta démarche rectiligne, il n’en reste pas moins qu’en agissant ainsi, pour peu que tu n’y songes pas, tu sois à deux doigts de faire une grosse connerie, même si à ton âge deux doigts, c’est encore audacieux.

Une grosse connerie de 3 kilos 500 qui remplit tes nuits blanches et vide ton énergie et ton portefeuille, qui te rapproche des angoisses et t’éloigne des amis, même si c’est vrai, je l’avoue, je sais de quoi je parle, j’en ai fait 3 de belles conneries, si ça casse les couilles quand ça crie dans mes nuits, ça brise le cœur quand ça manque à mes jours.

Alors oui, à l’adolescence, tu as enfin envie de rapport sans risque. Et bien remercie le docteur Israel Nisand qui, pour toi, en a proposé un de rapport, à la secrétaire d’Etat chargée de la jeunesse, Jeanette Bougrab, pour mieux t’aider à protéger tes arrières. C’était jeudi dernier que ce rapport sur la contraception et l’avortement des adolescentes a été remis à Jeanette Bougrab. Jeanette, qui malgré sa carte UMP et quelques scandaleuses indemnités trop perçues en 2010, se déclare pour le mariage des homosexuels avec adoption d’enfants, et pour le droit des jeunes filles à une contraception gratuite et anonyme, et ça j’aime bien, et c’est pas souvent que je dis un peu de bien d’une femme de droite, et j’ai envie qu’on se lève tous pour Jeanette, Jeanette.

En France, la contraception est payante, l’IVG est remboursé. L’IVG, c’est pas un train rapide qui relie Lyon à Paris, c’est un express sinistre qui relie l’ado au traumatisme. Dans ce rapport, on apprend qu’en 2010, 18.000 mineures sont tombées enceintes, 13.500 d’entre elles ont subies une interruption Volontaire de Grossesse. Aujourd’hui, dans notre France Forte, on préfère guérir que prévenir, comme toujours. Plutôt que d’intégrer, on désintègre.

Aujourd’hui, si tu es mineure de plus de 15 ans et si tu veux une consultation médicale, à part dans les plus en plus rares et moins en moins subventionnés planning familiaux, tu dois passer par tes parents et payer. Aujourd’hui il est plus facile de se faire rembourser une IVG à 350 euros, blessure et main d’œuvre comprises, qu’une pilule du lendemain à 7 euros. Le rapport préconise donc un forfait contraception pour mineures qui couterait 80 euros par an et qui assurerait l’information, la prévention, et la contraception de manière gratuite et anonyme. Ok, ça vaut pas un forfait free appel et sms à volonté à 19 euros, mais c’est quand même pelles illimitées et MST contrôlées.

Ce rapport met également en lumière l’absence d’éducation sexuelle des adolescentes en France, qui reste un sujet tabou. Pour Sophie Marinopoulos, psychologue et co-auteur du rapport, il faudrait parler aux enfants de sentiments et du rapport au corps, dès la maternelle. L’éducation dès le plus jeune âge, par la parole, par les sens. Je suis assez d’accord avec ceci : les gamins s’ils aiment jouer aux Légo, ils le font trop pour le plaisir d’emboiter et de déboiter, pas pour construire quelque chose de concret basé sur des sentiments affectif et émotionnel. Parler des sens pour mieux appréhender le sexe. Avant que les culs s’embrasent, ils faudrait que les cœurs s’embrassent. L’enfant est perverti à 5 ans, mais il l’est encore plus à l’adolescence et c’est ce que condamne encore ce rapport. La banalisation des films pornos chez les jeunes semble un vrai problème. Une enquête de 2004 montre que 80% des garçons et 45% des filles de 14 à 18 ans ont vu au moins un film X dans l’année : ils sont de plus en plus nombreux à connaître leurs premiers émois dans des images violentes et surtout éloignée de la réalité amoureuse. Il est évident que quand tu commences à bander pour ce mannequin russe qui prend 30 centimètres dans chaque canal tout en avalant un thermomètre de jardin en pure écaille de Rocco, se retrouver ensuite face à ta camarade acnéique, épilés à la pierre d’Alun, ça donne plus envie de la demander en partage qu’en mariage.

Toutefois dans ce texte, il y a un truc qui me dérange, moi qui ai toujours défendu les causes des femmes, parce que j’ai assez vite compris que plus on les respecte, les femmes, plus elles nous prospecte. On nous parle ici que de contraception féminine et d’adolescentes. Une étude révèle en effet qu’après leur entrée dans la vie étudiante 73% des jeunes filles pensent à se protéger, contre seulement 61% des jeunes hommes.

Bon me concernant, si mon nœud, veille à se protéger, on voit bien que ce n’est pas le cas pour tous les mecs. Alors pour vous jeunes garçons égoïstes et désinvoltes, voici un bref rappel de ce que vous pouvez faire pour la faire gémir sans la faire germer.

La star des contraceptifs masculins, c’est bien sûr le préservatif. Très efficace, facile à transporter, tous les mecs qui estiment les femmes devraient en avoir un dans la poche. Et ne vous plaignez pas, les gars : que c’est pas agréable, que ça serre, que ça casse l’ambiance. Je vous rappelle ou vous apprends quand même que les romains utilisaient pour cela des vessies d’animaux, c’est dégueulasse ! Qu’au Xème siècle, les japonais devaient se servir de préservatifs appelés Kabuta-gata, fabriqués en écaille de crocodile. Certes, ça te garantissait une certaine rigidité, mais pour le confort, il a fallu attendre 600 ans, que l’anatomiste italien Gabriel Fallopio, plus connu sous le nom de Fallope, Fi fi, fé fon vrai nom, invente le fourreau d’étoffe légère. Le latex, lui, ne fut inventé qu’en 1839 par Charles Goodwear, qui fit les premiers préservatifs en caoutchouc vulcanisé, que l’on lavait après chaque utilisation, avant de les sécher et de les saupoudrer de talc pour les réutiliser, c’est super développement durable, mais merde, jeune ado, réfléchis un peu à tout ça, alors qu’à toi on te propose un choix infini de capote dans un confort inégalé, anatomique, surface lisse ou bien ornée de perles et d’anneaux, lubrifiés à un PHP équilibré, profilés, 55 microns d’épaisseur, XtraPleasure, Endurance, Infini, Contact 003-12, King Size 003, Feeling extra, tu as tout ce que tu veux, alors petit con d’ado, au nom de tout ceux qui se sont saigné au quatre veines pendant ces siècles de fornication en peau de croco ou en pneu clouté, s’il te plait, ne t’approche plus d’une fille si tu n’as pas une putain de capote dans ton blouson de merde !!!

Mais si vraiment tu es réticent, garçon, je te propose deux autres choix beaucoup moins bandant. La vasectomie. Très efficace et tout aussi irréversible. Ligature du canal déférent, en gros, avant que tu te plonges sur ton iphone pour essayer de traduire, tu gardes ta libido, tu gardes tes érections, mais on te détruit le circuit à spermatozoïdes. A vie. Mais j’ai encore plus glamour pour toi : le slip chauffant qui va te serrer et te maintenir les couilles à 37°, température à priori suffisante pour dissuader toute production de spermatozoïdes et toute femme un peu sensée. Tu choisis quoi, alors ?

De toutes façons, ne vous affolez pas, rien ne va bouger, ce rapport ne devrait aboutir à rien. Nora Berra, secrétaire d’Etat à la santé, de ce texte plein de bon sens, telle notre adolescente solitaire, elle s’en branle bien profond, la conne, mais notre chance c’est qu’au moins, pendant ce temps là, elle ne se reproduit pas.

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