Ce soir, chers auditeurs de radio Campus, chers allocutaires du Kraken Paradise, locataires furtifs de ma chronique futile, ce soir, cher toi, aussi seul sois-tu, aussi surprenant soit-il, j’ai le verbe soyeux, car je ne parlerai ni de ma bite, ni, euh…(c’est quoi l’autre truc dont je parle souvent, ah oui) ni de ma bite. il y a 15 jours de cela, dans un autre bistrot, après avoir copieusement arrosé une de mes interventions habituelles de vins blancs en brique migraineux et de propos lubriques mi-graisseux, deux de mes amis de table, plus saouls que moi, mais tellement plus sûr, m’ont dit, « hey Lorenzo, ta chronique était très phallocrate ce soir », Hein, quoi ? Où ça phallocrate ? Alors ça y est, je parle un peu de bite, et me voilà phallocrate, de toute façon, grâce à Najat Valaud Belkacem, on saura même plus ce que ça veut dire phallocrate dans 20 ans, elle veut supprimer le grec, à l’école, plus de latin, plus de racine, qui se souviendra qu’en grec kratos, c’est le pouvoir, et phallos, c’est la bite en érection, plus personne, oui mais voilà, c’est tellement plus distingué de dire phallocrate que « ma bite en érection aime la pouvoir », c’est tellement plus abscons, mais puisque c’est ça, ce soir, je vais pas vous parler de mon phallos crados qui pourtant n’a jamais eu d’autres objectif que d’aimer les femmes avec un respect apparemment incompris, non, puisque c’est ça, ce soir, je vais vous parler des arbres…
Plus que la bite, j’adore Francis Cabrel. Si j’ai du mal à assumer ma phallocratie latente, j’assume avec plénitude ma Francisophilie patente. Cabrel, c’est un peu le Bill Gates de la chanson et de l’amour. De gros branleurs qui sortent un album ou un système tous les 7 ans, et qui en tirent profits, conquêtes et succès comme jamais avec mes chroniques laborieuses et inutiles tous les 15 jours je ne pourrai prétendre.
Mais revenons à l’arbre, si cher à Francis.
Oui, l’arbre va tomber car l’arbre tue.
Arbre, vient du latin Arbor, Najat Valaud Belkacem, arbor qui nous permet de mieux comprendre ce qu’arborer veut dire : se dresser, se hisser, lever avec ostentation face à quelqu’un, ce soir, j’arbore un langage élégant, écologique et délicat loin de mes pleutres plaintes habituelles qui arborent ce sexe que je ne sais plus défendre sans me faire descendre.
(!) Oui, Francis, oui, Najat, oui, Huguette, l’arbre va tomber, car la chasse à l’arbre, Huguette, est ouverte. (ah oui, merde, mon arbrehuguetteest ouverte).
Tout cela à cause de ce terrible constat : 10 % des victimes de la route, le sont, après avoir percutés un arbre sur le bord de celle-ci. Du coup, Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur, vient de lancer des audits de sécurité pour éradiquer le mal, et les arbres semblent menacés. Déjà, c’est très louche, je me demande bien en quoi ça concerne un ministre de l’intérieur un sujet sur des arbres en bois qui sont censés se trouver à l’extérieur, du latin exter, Najat, qui, au comparatif nous donne exterior.
Sans être le Brigitte Bardot du platane, platane du latin platanus, Najat, sans être profondément pris d’amour pour ce monde végétal qui nous accueille, j’avoue y être attaché.
Vrooooom, vroooom, vrooooom, je mets le contact, je sors de la ville, je compte les arbres, un platane, deux, trois platanes, sur une route, c’est beau, 2183 platanes, c’est vivant, c’est joyeux. Vrooooom, vrooooom, quelle est douce cette départementale printanière. Au volant de mon exil routier, tout en surveillant l’asphalte, j’aime égarer mes yeux et perdre mon regard dans le feuillage des platanes et des tilleuls frémissant à la brise du soir, faisant ombre au soleil joyeux qui arrive à nous abandonner quelques rayons prometteurs, dans les branchages scintillants, telle une danse aux reflets lumineux qui apaise les âmes, les colères, et les comportements routiers débiles.
L’arbre est mon compagnon de route, sa cime lointaine m’en montre la trajectoire.
En Suède, ils font pas d’audits, mais ils se sont aperçus que les automobilistes roulaient à une vitesse 5 % inférieure quand ils sont en présence d’arbres, en Angleterre, ils font des alignements d’arbres de moins en moins espacés et de plus en plus proche de la chaussée à l’approche des villages donnant aux automobilistes une impression de vitesse excessive et les poussant à réduire leur vitesse. Résultat. 20 % de mort en moins, avec des arbres en plus.
Ne nous trompons pas de victimes. Le platane est déjà la soumise victime et mortifère du chancre coloré, chancre, Najat, du grec Karkinos, qui signifie écrevisse, crabe et qui a donné en français cancer et par analogie, cancre. Analogie, Najat, du grec logos, qui signifie discours, et parfois relation, et du français, anal. Logique.
Alors ne faisons pas des platanes les victimes de la route. Les responsables, c’est nous, les Hommes ne sont victimes que de leurs propres conneries.
Il y aura toujours des arbres pour voir les hommes s’entre-tuer, mais jamais le contraire.
Un peu de poésie maintenant :
Pablo Neruda dans son poème 14 :
Je t’apporterai des montagnes, la joie en fleurs des copihués avec des noisettes noires, des paniers de baisers sylvestres, sylvestre, Najat, du latin sylva, qui signifie forêt, et laisse-moi t’avouer, Najat, que l’idée m’est chaleureuse de te voir courir dans les sentiers sauvages d’une forêt secrète, nue comme une odalisque de Jean Dominique Ingres, ta bouche fiévreuse et ton sein sylvestre.
Et Pablo Neruda, finit ainsi cette déclaration d’amour sublime et champêtre qui file des papillons dans le ventre des filles et des fourmis dans ma bite : je veux faire de toi ce que fait le printemps avec les cerisiers.
Imagine un instant qu’on coupe tous les platanes, tous les ormes, tous les cerisiers pour ne voir fleurir sur le bord de nos routes que des glissières protectrice ou autres verrues paysagères :
Je veux faire de toi ce que fait le printemps avec les radars. Quelle tristesse !
Le gars, il prend sa voiture, il sait qu’il y a des arbres tout autour, il fait gaffe, et puis c’est tout ! Sinon, ok, y’a plus qu’à détruire les maisons pour pas s’y empaler, raser les montagnes pour empêcher les avions de s’y encastrer, y’a qu’à vider la mer pour pas que le Titanic, tuer le père pour pas que DSK nique, boire de l’eau dans les bars pour m’empêcher d’avoir une vie sociale, et couper la tête de Marine pour empêcher les cons de voter. Mais non ! Rien n’empêchera jamais les cons de voter, les avions de tomber, la retraite de pépé et les femmes de m’aimer.
Qu’est-ce qu’on va dépenser du fric pour un audit qui déjà, ne sert à rien, puisque en 5 minutes et zéro euro je viens d’en prouver l’inutilité.
Sus aux arbricides, de cide, dérivé du latin coedere, Najat, qui signife tuer, et par la même occasion, sus à l’abandon de la langue latine, dis-le à ton voisin, à ta voisine, la langue latine, il ne faut pas la toucher, dis-le, pas la toucher la toucher, Najat, à la voisine, dis-le. Lalalalalalalalalalalalala.
Et en hommage à tous ces arbres qui doivent rester debout, ce soir, dans ma chronique sans presque pas de bite, y’a pas de chute non plus, et puis c’est tout…