Chroniques

L’actualité par Plus Belle La Vie

Nouvelle saison, ma cinquième rentrée à titre personnel, master 2 de pas plus haut que le bord, 5 ans que j’essaie de dégrafer d’une seule main une actualité de plus en plus déprimante pour, de l’autre, en exhiber des formes plus amènes et plus douces. Mais aujourd’hui, plus rien de tout ça ne m’habite et me voilà las. La fatigue et l’âge d’une maturité irrévocable ainsi me font front, les petites marionnettes.

Envie de combat plus juste, de convictions et de conscience politique, le nouveau Lorenzo est arrivé, plus incisif qu’une molaire, plus austère que Paul.

Oui, mais voilà. La politique, je n’y pipe rien. La seule chose que je sais c’est qu’une pipe adroite saura toujours mieux qu’une larme à gauche. Quand on me parle conflit, je pense à du canard, quand on me dit Merkel, je pense à du cochon, quand on me dit génocide je m’ébranle et quand je suis seul aussi…

Ainsi une remise à niveau s’impose et pour cela je suis allé faire un tour du coté de Marseille. Je me suis dit que j’en apprendrais plus à regarder plus belle la vie qu’en lisant Le Monde Diplomatique.

Pour les profanes et à toutes les filles que j’ai aimées avant, je vous la fais courte. Plus belle la vie est un feuilleton quotidien diffusé sur France 3 qui se veut être le reflet de notre société et de nos préoccupations actuelles avec au final une morale quelque peu bienveillante, mais bon.

Il faut savoir que chaque épisode relate les événements du jour de leur diffusion. Ainsi, l’épisode diffusé le 21 juin parlera de la fête de la musique, quand un personnage tombe enceinte ça dure réellement 9 mois, et quand un mec va boire un coup avec des potes, l’épisode peut finir à 2 heures du mat complètement bourré et de mauvaise foi.

Enfin, le secret de ce feuilleton c’est qu’il s’articule toujours autour de trois intrigues : policière, sentimentale et humoristique. Nous allons voir tout cela, Raf, générique s’il te plaît :

 

 

Générique :

 

Le bar du Mistral, Luna veut boire un café :

  • Hé bonjour Luna
  • Salut Thomas. Tu me sers une bière ?
  • Sans alcool.
  • Oh oui, sans alcool. l’alcool, c’est pas bien pour les artères et pour le foie.
  • Oui, ça fait du mal.
  • Tu as su pour Loana ?
  • Loana du loft ? Non.
  • On l’a perdu. Sa mère est inquiète ça fait plus de 15 jours qu’elle ne répond plus au téléphone. Elle serait séquestrée chez son mec.
  • Ah le pauvre…
  • Tu voudrais pas aller lui prêter secours ?
  • Oh non. Ce mois-ci j’ai déjà fait mon coming-out, je me suis tapé une double péné avec un prêtre black, ma mère est morte d’un cancer et j’ai blanchi l’argent du bar pour aider Rudy à payer son Iphone 5S sorti lundi dans tous les Apple store de France.
  • On pourrait demander à Ninon.
  • Ah, non, elle peut pas non plus, elle est enceinte d’un mec marié, elle se drogue et en plus elle est en garde en vue pour le triple meurtre des jumeaux du patron de l’OM.
  • Et Marius ?
  • Marius ? C’est dans Pagnol, ça. Et depuis que César lui a mis Fanny aux boules, il est super occupé. Il a pas que le cœur qu’il lui fend…
  • ahahahahahahahah (rire débile des deux)…

 

Pendant ce temps dans la maison des Frémont (intrigue comique) :

  • Céline, tu aurais pas vu ma feuille d’impôts, il paraît qu’on est moins taxé cette année.
  • Ah Zut, je l’ai mis à la poubelle, l’avis.

 

Retour au bar du Mistral (intrigue policière) :

  • Thomas, Thomas, Thomas…

 

(oui, alors là, désolé, mais on est sur le service public, manque de moyens, on a les acteurs qu’on mérite… On reprend donc)

 

  • Thomas, Thomas, Thomas
  • Je suis là, je suis là, je suis là.
  • Que se passe-il Chaumette ?
  • Des types en scooter ont cambriolé ma bijouterie !
  • Ahhhhhh, c’est exaspérant.
  • Oui, je suis vraiment exaspéré.
  • Ah vraiment, ils nous exaspèrent.
  • Entre les Syriens, les voleurs, les méchants à Washington, les tueurs à Chicago, et les Shebabs…
  • Lécher Bob ?
  • Ça tire dans tous les sens
  • Où ça ?
  • Il faudrait pouvoir définir un seuil limite d’exaspération tolérable à partir duquel on aurait la légitimité d’utiliser son arme pour descendre son exaspérant.
  • Le problème avec les armes, c’est que ça tue.
  • Oui, et en plus ça fait mourir… Et mourir c’est comme… c’est comme ne plus vivre… Et ça, personne qui n’a pas envie de mourir ne devrait avoir le droit de ne plus vivre sous prétexte qu’un autre est exaspéré…
  • Oui, c’est vrai, c’est quand même plus beau la vie…

 

Pendant ce temps-là, dans une salle de gym du Mistral (intrigue sentimentale)

  • Huuummm
  • Oooh ouiiii
  • Aaah, tu la trouves comment mon envie
  • Plus belle !!!

 

Oui, d’accord, mais faut savoir que les auteurs, ils écrivent un scénario par jour et parfois, ben, ils sont obligés de meubler un peu. Et puis je me rends compte qu’écrire une chronique sans évocation de corps en émoi, ça reste contre-nature…

 

Retour au bar du Mistral, ça sent la fin et nous arrivons au Cliffhanger, habile technique qui rend tout téléspectateur un peu fragile, super addictif. Une fin toujours en suspense et en suspens qui donne super grave l’envie d’être déjà demain pour voir ce qui va se passer et le tout agrémenté d’une musique de fond finale un peu mystérieuse, toujours la même mais toujours très attendue. Vous allez voir :

 

Retour donc au bar du Mistral :

 

  • Je viens d’avoir Boher au téléphone
  • Boher, le gentil policier qui fait l’amour avec une métisse ?
  • Ouais. Ils sont allés à la recherche de Loana…
  • Ils l’ont retrouvée ?
  • Non. C’est pire. Ils ont retrouvé Jean Roucas…

 

 

 

 

 

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